Introduction

Note

Prérequis:

Savoirs généraux et usage de: système de fichiers; Internet, Web et ses navigateurs web; noms de domaine et sous-domaines. L’utilisation préalable d’un service comme Dropbox est un plus.

Qu’est-ce que Nextcloud?

Nextcloud est une application web de synchronisation et de partage de fichiers informatiques, à l’image par exemple de services tels Dropbox ou Google Drive, développée par l’entreprise du même nom: Nextcloud (son logo, utilisé dans les illustrations qui suivent, est: ). Nextcloud diffère toutefois de services comme Dropbox sur plusieurs points, notamment par sa possibilité d’être auto-hébergé (cf. encadré ci-après), nous permettant ainsi choix et maîtrise [1] sur son hébergement web, le serveur distant et sa configuration. Nextcloud est plus proche d’un service comme [censored], service basé sur [censored].

Auto-hébergement

Nextcloud diffère des services comme Dropbox ou Google Drive sur au moins un point important: il est auto-hébergeable, tout comme son parent ownCloud [2].

Cela veut dire que son usage n’est pas dépendant de, et contraint par, une seule entreprise et son réseau de serveurs dédiés. Ainsi, différentes entreprises, mais aussi des administrations comme des associations, voire des particuliers, proposent cette application web à leurs utilisateurs (clients, membres, proches, public), en faisant chacuns ses propres choix d”hébergement web. Si à l’opposé vous utilisez par exemple un service comme Dropbox, vous utilisez de facto les serveurs de cette dernière société (et uniquement ceux-ci), et inversement seule celle-ci vous propose ce service en particulier.

Cette possibilité d’auto-hébergement offre en contraste plus de souplesse et de garanties aux utilisateurs, au prix d’un peu plus de connaissances informatiques, mais surtout de plus de choix à prendre en compte et leurs responsabilités associées.

Pour mieux comprendre cette propriété d”auto-hébergement, il faudra y intégrer la notion d”instance, expliquée ultérieurement.

Voir aussi

Aperçus de différences d’avec des services comme Dropbox ou des logiciels comme ownCloud:

• grille comparative de Nextcloud avec d’autres services, publiée par l’entreprise Nextcloud comme publicité

• comparatif (en.) de services de partage de fichiers

• comparatif (en.) de services de synchronisation de fichiers

Synchronisation et partage

Nextcloud (le logiciel) est donc une application web de synchronisation et de partage de fichiers informatiques, et plus généralement de contenus, entre différents ordinateurs et utilisateurs. Cette application web est hébergée sur un ordinateur faisant office de serveur, servant d’espace de stockage distant et centralisateur.

La synchronisation d’un système de fichiers correspond au processus permettant à un même utilisateur de les retrouver à l’identique sur différents ordinateurs et/ou smartphones – via le serveur. Les modifications opérées sur ces fichiers (ajouts, suppressions, alterations) à partir d’un périphérique sont propagées d’abord au serveur, qui sert de passerelle centralisatrice, et qui les propagera à son tour sur les autres périphériques synchronisés avec lui.

Illustration du processus de synchronisation continue d’un système de fichiers entre différents ordinateurs (smartphone compris) d’un même utilisateur, via le serveur Nextcloud centralisateur. Les modifications opérées sur les fichiers de l’ordinateur station de travail, ici l’ajout d’un nouveau fichier, sont d’abord propagées au serveur, qui les redispatchera sur les autres périphériques.

Le partage de contenus entre plusieurs utilisateurs peut être vu comme la généralisation de cette synchronisation de fichiers, d’une part à différentes personnes, et d’autre part à différents types d’objets numériques que les seuls fichiers. Par exemple, en fonction des possibilités offertes par Nextcloud, ses utilisateurs pourront également se partager des agendas, des notes, des listes de tâches, etc.

Illustration de la fonctionnalité de partage de différents contenus entre plusieurs utilisateurs, ici outre des répertoires, des notes, agendas et listes de tâches – partagés et/ou personnels.

Groupes et droits sur les partages

Le serveur Nextcloud offre le support de plusieurs comptes utilisateurs pour un même espace de stockage commun. Par défaut, les fichiers et contenus synchronisés ne sont pas partagés: la mise en place de partages doit être explicite. Chaque utilisateur peut faire partie d’un ou plusieurs groupes d’utilisateurs, ces groupes mimant généralement l’organisation interne de la structure utilisatrice de cet espace de stockage commun (par exemple: organisation par projets, et/ou par équipes). Il peut alors être commode d’attribuer des droits, sur des contenus que l’on souhaite partager, directement aux groupes, et non de manière individuelle à chaque utilisateur.

Illustration de différents partages à différents utilisateurs et groupes. Ici, l”utilisatrice Aline, responsable du projet X dans son organisation, a partagé avec son équipe ProjetX (dont fait partie Cyril) son répertoire Projet_X/ (l’icône des trois points reliés symbolisant l’état partagé du répertoire), avec les droits en lecture (R), écriture et renommage/suppression (W). Ces droits sont propagés à tous les fichiers et répertoires enfants de Projet_X/. Aline a également partagé ce même répertoire (et donc tous ses enfants également) en lecture seule (R) avec sa supérieure Eléonore . Enfin, elle a partagé avec l’équipe Compta (Bertrand et Dominique) le sous-répertoire Projet_X/Financement/ avec les droits en lecture et écriture (R,W).

Les droits sur les différents répertoires d’Aline sont donc les suivants pour les autres utilisateurs:

Répertoire	Aline	Cyril	Eléonore	Bertrand	Dominique
$HOME/	R,W	none	none	none	none
$HOME/PERSO/	R,W	none	none	none	none
$HOME/Projet_X/	R,W	R,W	R	none	none
$HOME/Projet_X/Financement/	R,W	R,W	R	R,W	R,W

Clients et serveurs

L’application web qu’est Nextcloud est hébergée sur un ordinateur faisant office de serveur, gérant de manière centralisatrice un espace de stockage distant. En tant qu”utilisateur, vous pouvez interagir avec cet espace de stockage par plusieurs moyens, mais systématiquement via un logiciel client – type de logiciel nommé ainsi de manière générique par son rôle, car « client » de ce qu’offre le serveur. Ce client peut être un logiciel spécifique pour cet usage et un système d’exploitation donné: client desktop pour Windows, OS X ou Linux pour les ordinateurs traditionnels; ou bien client mobile pour systèmes d’exploitation de smartphone (disponible sur les magasins d’applications mobiles comme Google Play, Apple AppStore ou f-droid). On peut aussi bien souvent utiliser plusieurs logiciels clients sur un même périphérique.

Illustration des échanges à travers Internet entre de multiples clients et un serveur Nextcloud, clients sous formes de logiciels dédiés installés sur divers systèmes d’exploitation de plusieurs ordinateurs physiques (smartphone compris): clients desktop, ou mobile le cas échéant. Dans le cas du smartphone android ici représenté, tournent deux apps clientes: celle officiellement développée par Nextcloud, et une app tierce communautaire ciblant spécifiquement l’usage de notes.

En sens inverse, un même client peut interagir avec plusieurs serveurs, si différents comptes utilisateurs y sont associés.

Illustration des échanges à travers Internet entre un client et plusieurs serveurs Nextcloud, sur chacun desquels il a un compte utilisateur dédié.

Comme Nextcloud est également une application web, les navigateurs web comme Mozilla Firefox ou Google Chrome sont autant de logiciels clients du serveur – quels que soient les systèmes d’exploitation (et ordinateurs) les faisant tourner.

Illustration des échanges via le Web entre des navigateurs web (clients web) et un serveur, à travers le protocole de communication HTTP.

Service d’hébergement par l’entreprise Nextcloud

L”entreprise Nextcloud fournit également plusieurs services d’hébergement basés sur le logiciel Nextcloud et ses apps (partages de fichiers, mais aussi outils de communication et groupeware), à destination des entreprises et organismes et regroupés sous le label « Hub » – services monnayés. Le site web https://www.nextcloud.com/, édité par cette entreprise, entretient une certaine confusion entre leurs services d’hébergement et l’application web auto-hébergeable Nextcloud dont il est question ici.

Apps et instances

Nextcloud ne se limite pas aux seules fonctionnalités de synchronisation et de partage de fichiers, même si cela reste son « coeur de métier » initial. Il est en effet extensible par de nombreux modules, appelés « apps », lui rajoutant des fonctionnalités – tout comme un logiciel peut avoir des extensions ou plugins, ou un CMS comme WordPress être composé des modules. Ces apps peuvent être développées par l”entreprise Nextcloud comme par des tiers; l’ensemble de celles actuellement disponibles est proposé sur l”App Store dédié.

« Le » serveur Nextcloud que vous utiliserez dans un certain contexte, par exemple au boulot, pourra être fonctionnellement fort différent de celui que vous utiliseriez dans un autre contexte (eg. votre association loi 1901 locale préférée). Comme le logiciel Nextcloud est auto-hébergeable, le « vôtre » pourra différer de tout autre par d’abord les ensembles uniques des fichiers synchronisés et comptes utilisateurs, mais aussi et avant tout par sa configuration propre et son jeu unique d”apps. En informatique, on capture cette notion de pluralité d“« individus » d’un même logiciel sous le terme d”« instance » (cf. encadré ci-après illustrant cette notion).

Illustration de quelques différences pour quatre instances de Nextcloud, sur la base ici de cinq critères (parmi d’autres possibles): sous-domaine Internet, personne(s) morale(s) ou physique(s) gestionnaire(s), hébergement web, version du logiciel, jeu d”apps activées et installées.

Instance

Pour introduire le terme d”« instance » permettant de distinguer « un » Nextcloud d“« un » autre, illustrons par une métaphore plus familière avec une voiture familiale. Cette voiture illustrative est un véhicule spécifique (une instance) appartenant ici à Jeanne Dupont (la DirCom), de modèle Coccinelle année 2020 (une copie du logiciel Nextcloud en version 24.0.4), qui serait de fait unique par:

• sa localisation spatio-temporelle et sa plaque d’immatriculation (respectivement l”hébergement web et le sous-domaine Internet de ce Nextcloud, eg. nextcloud.dircom-cnrs.fr),

• son jeu d’options sélectionnées à l’achat, ses réglages et ses customisations au fil du temps (ses apps et sa configuration),

• les divers êtres vivants et objets qu’elle contient à un instant donné (ses comptes utilisateurs et leurs fichiers synchronisés).

En informatique, on parle d”« instance »; et bien qu’essentielle, cette notion est souvent masquée par des raccourcis et abus de langages [3], comme lorsqu’on parlera couramment « du » Nextcloud – qui, dans le contexte d’une conversation donnée, fera référence implicite à une instance bien particulière, et clairement identifiée par tous les interlocuteurs présents.

Suivant le type de client que vous utiliserez pour interagir avec votre instance Nextcloud, vous n’aurez pas à disposition les mêmes fonctionnalités:

• avec un client desktop ou mobile, vous pourrez avant tout synchroniser vos fichiers locaux avec ceux distants, de manière automatique et transparente; vous n’aurez par contre le plus souvent pas accès aux fonctionnalités offertes par des apps tierces;

• avec un client web, vous aurez au contraire accès à toutes les fonctionnalités, hormis la synchronisation automatique de vos fichiers locaux (vous pourrez bien sûr toujours les télécharger ou les téléverser, mais manuellement).

Illustration de différences de fonctionnalités entre types de clients: les clients web ont accès à l’ensemble des apps du serveur, mais la synchronisation des fichiers est manuelle; les clients desktop (y compris “apps” de smartphone) permettent surtout la synchronisation en continu des systèmes de fichiers locaux et distants, mais sont généralement restreints à peu d’autres fonctionnalités d”apps, apps le plus souvent de base propres à Nextcloud et éditées par cette entreprise.

À faire

Tableau résumant les types majeurs de fonctionnalités selon les types de clients.

Usages et limites d’utilisation à la DirCom

Un début de liste possible des usages possibles de Nextcloud pourrait être (liste non-exhaustive):

• sauvegarde additionnelle de dossiers, accessible par le Web, hors VPN;

• accès aux mêmes fichiers depuis plusieurs périphériques;

• travail sur un projet commun entre membres du Pôle;

• partages limités mais durables d’un répertoire avec un prestataire extérieur;

• gestion de projets avec les apps dédiées;

• rédaction commune de documents légèrements structurés avec Markdown;

• how-to dédiés sur certains de nos outils usuels.

À faire

Continuer la liste des usages possibles de Nextcloud

Voir aussi

Pour d’autres usages, voir la liste de services apparentés.

Danger

Mésusages de Nextcloud!

A contrario, les usages suivants seraient a priori fortement déconseillés:

• stockage de données sensibles (données personnelles issues de sondage, candidatures à un marché, etc.): préférer [censored], probablement mieux sécurisé;

• partage de fichiers volumineux (plusieurs dizaines de méga-octets): préférer FileSender, service créé pour cet usage et dimensionné comme tel;

• sauvegarde intégrale de tous les fichiers de votre ordinateur: [censored].

Il se pourrait que l”hébergement prévu ne suffise pas aux futurs usages du Pôle, si trop intensifs (espace, temps de réponse, résistance à la charge utilisateur, etc.) – c’est le temps qui nous le dira.

Notes de bas de page

[1]

On pourra par exemple: décider de travailler avec un prestataire déjà connu et offrant un tel service; choisir l’emplacement géographique du serveur, afin de respecter la législation en vigueur; avoir un contrôle fin et adapté à notre organisation sur les comptes utilisateurs et leurs droits; étendre l’usage de base par l’ajout de fonctionnalités répondant plus spécifiquement à nos besoins; etc.

[2]

On fait référence ici à la première implémentation historique d”ownCloud, avec le langage de programmation PHP – et non à sa récente réécriture avec le langage Go, dénommée « Infinite Scale », publiée initialement en décembre 2022.

[3]

Ce type de raccourci linguistique est également appuyé par les services des GAFAM et leurs publicités, qui vont peu à peu occulter cette notion d”instance et sa technicité, pour mieux mettre en avant marques et produits – au détriment de l’acculturation informatique générale des utilisateurs. Ainsi pour accéder à une information sur le Web, on n’utilisera plus un moteur de recherche (parmi d’autres), mais on « googlera » cette information; on n’échangera plus avec les membres de son association via son serveur dédié de messagerie instantanée, mais on propagera ces messages à « son » groupe WhatsApp; on ne montera plus son site web perso. pour faire sa promotion à visée professionnelle, mais on alimentera son profil LinkedIn; etc. L’amalgame se fait alors, et s’enkyste dans les usages de la langue, entre le logiciel, son instance principale qui devient une plateforme, la marque placardée dessus, et souvent le nom de l’entreprise – entreprise éditant ce logiciel le plus souvent propriétaire. A cette confusion s’ajoutent les publicités incitant à s’y créer un compte utilisateur, des effets sociaux de réseau non négligeables, et un business model de l’entreprise masqué aux yeux des utilisateurs de la plateforme, reposant fréquemment sur l’utilisation de leurs données et métadonnées.